"Korean is the new italian"

Et aussi : le dernier critique gastronomique de Paris, le cola qui cartonne, les sandwichs very old school, le guide Michelin veut parler...

Pomélo
6 min ⋅ 15/09/2025

Bonjour ! Nous sommes le lundi 15 septembre 2025 et vous lisez Pomélo, le média food pas comme les autres. Bonne lecture ! ☀️

La critique gastronomique française est presque morte, et le plus étrange est peut-être que, mis à part un chroniqueur judiciaire, personne ne semble s'en soucier”. Ces mots sont de la newsletter britannique Vittles, l’un des médias food les plus suivis chez les Anglo-Saxons (sur Substack, c’est la 6ème lettre avec la plus grosse communauté, devant Ottolenghi. Vittles vient de consacrer son dernier numéro à Paname avec différents articles dont un intitulé “The Last Critic In Paris” : Stéphane Durand-Souffland (qui considère qu’une saucisse est plus difficile à décrire qu’un meurtrier) du Figaro. “Pour les amateurs de critiques acerbes et cinglantes, Durand-Souffland est le seul critique parisien solitaire à faire sa part, à temps partiel. L'incarnation du critique gastronomique français immortalisé par Ratatouille – sévère, difficile à satisfaire, doué d'un goût absolu comme certains ont l'oreille absolue – n'existe plus. À l'exception du Figaro, principal journal conservateur français, il n'y a pas de critiques gastronomiques dans les quotidiens”, écrit (en anglais, je traduis) l’auteur de papier très fourni, Vadim Poulet, un publicitaire français qui sévit également sur Insta.

Au-delà du budget, Poulet raconte, à juste titre, que ces dernières années, “la situation difficile des restaurants depuis la pandémie a transformé le rôle de la critique gastronomique française. Elle a renforcé le respect des critiques pour les restaurateurs, renfloués par le gouvernement pour survivre aux confinements. De manière perverse, ils sont devenus les alliés des restaurants, s'autocensurant au lieu de mettre en garde leurs lecteurs contre la mauvaise cuisine”. Mais dénoncer la mauvaise cuisine n’est pas le seul rôle des critiques gastronomiques. “Les bons critiques savent aller au-delà de l'immédiat : contextualiser la place d'un restaurant, offrir une perspective, interpréter les lignées et questionner le récit. Sans cette base, il ne s'agit que d'un service rendu aux restaurateurs, plutôt qu'aux consommateurs

Le principal problème de la critique française aujourd’hui ? La “confusion entre journalisme et influence. Il n'a jamais été aussi facile d'influencer les critiques : non seulement leurs goûts, mais aussi ce qu'ils disent et ce qu'ils pensent pouvoir dire. Un chef a confié à cette publication son impression que la plupart des critiques sont désormais des attachés de presse rémunérés, et que de nombreuses critiques sont essentiellement achetées”. Plus loin, l’auteur écrit qu’on peut aussi… tuer avec la gentillesse. “Dans une interview accordée au magazine Society en juillet, (François-Régis) Gaudry déplorait la baisse de qualité des restaurants parisiens, avec ‘deux chances sur trois’ qu'un repas soit médiocre. On ne peut que regretter qu'il n'utilise pas sa notoriété pour briser ce cycle”, pique Vadim Poulet.

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Par Pomélo

Pomélo fait appel à des journalistes gastronomiques jeunes comme très confirmés. La newsletter est dirigée par Ezéchiel Zérah, ex-rédacteur en chef des pages gastronomie de L’Express ayant écrit par le passé des grands portraits, enquêtes et longs formats culinaires pour des médias tels que les Échos Week-end, Le Point, Vanity Fair ou encore Le Parisien.