Les 29 infos à lire avant de bien commencer la semaine.
On parle d'une brillante critique restos assassine, de raclettes de compet', de l'Escoffier Italien, de salade César d'automne, du meilleur petit-déjeuner du monde...
BOYCOTT D’ISRAËL / Dans la ville de Philadelphie (Etats-Unis), The Philly Palestine Coalition, une récente structure suivie par plus de 16 000 personnes sur Instagram, recommande de boycotter les restaurants de “cuisine israélienne” et plus globalement les établissements (boulangeries, pâtisseries et autres) dont les patrons sont sionistes ou qui ont levé de l’argent pour Israël car ils participent au moins virtuellement, selon l’organisation, au système d’occupation et d’apartheid (The Philly Palestine Coalition considère également que le répertoire culinaire israélien a largement puisé dans celui des Palestiniens et qu’il contribue de facto à effacer la culture palestinienne). Je déplore le conflit en cours et les victimes des deux bords mais ce genre de post Instagram me sidère… C’est via le New York Times que j’ai appris ça. Le quotidien de référence explique que “la guerre entre le Hamas et Israël a divisé les institutions culturelles américaines, et elle s'étend désormais au monde de la gastronomie. Dans ce moment délicat, des plats comme le houmous ont été militarisés comme jamais auparavant”. Je reviens une seconde sur l’appropriation : dans ce papier, le chef Samir Mogannam décrit son restaurant Beit Rima (San Francisco) comme une “cuisine arabe réconfortante” et souligne que l’appropriation de la cuisine d’autres cultures s’est produite tout au long de l’histoire et ajoute : “Mais si vous vous appropriez notre nourriture, reconnaissez-nous le mérite. Si vous dites que la cuisine israélienne est une cuisine éclectique qui s'inspire de la diaspora juive et des Palestiniens locaux, c'est plus respectable. Mais s'approprier notre cuisine et effacer notre existence sont deux choses différentes".
BOYCOTT ISRAËL BIS / Parallèlement, près de 900 chefs, producteurs et autres acteurs de la scène food américaine ont signé un engagement avec l’organisation Hospitality for Humanity, créée en octobre par un groupe de chefs palestiniens et d'organisateurs politiques pour réclamer un cessez-le-feu et la fin du soutien des États-Unis à Israël. Le boycott des entreprises alimentaires basées en Israël et des événements culinaires qui font la promotion d'Israël est l'un des moyens de pression qu'ils souhaitent mettre en œuvre. On retrouve parmi les signataires la critique gastronomique du prestigieux New Yorker, Helen Rosner, ou encore la cheffe et chroniqueuse Samin Nosrat, auteure du bestseller Sel Gras Acide Chaleur qui a également fait l’objet d’une série Netflix. De leur côté, des entreprises food palestiniennes aux US déclarent avoir été inondées de critiques en ligne à une étoile. "Nous avons tendance à penser que la nourriture humanise, mais lorsqu'il y a un conflit, la nourriture devient une partie du conflit", déclare dans l’article Ari Ariel, professeur associé à l'université de l'Iowa, qui a écrit et donné des conférences sur ce qu'il appelle les “guerres du houmous”.
JE VEUX ÇA POUR NOËL / Oui, je vais vous montrer des cadeaux food qui ne sont plus dispos car commandés à fond ces derniers jours mais pas grave, ce sera au moins pour le coup d’oeil : bougies en forme de tomate, carafe écureuil et assiette qui va devenir la préférée de tous les (jeunes) enfants.
PIERRE GAGNAIRE AU CINÉ / La starification des chefs ne s’arrête plus : le chef Pierre Gagnaire, qui a travaillé comme consultant culinaire sur le film La passion de Dodin Bouffant (qui fait la course aux Oscars pour la France), est crédité de façon bien visible sur les affiches du film. Quand les deux acteurs phares du long-métrage, Juliette Binoche et Benoît Magimel sont invités dans l’émission C à Vous sur France 5, Gagnaire aussi. Dans un article de Libé sur les consultants culinaires sur les films et séries (voir aussi celui de ma team sur le sujet publié par Z en mai dernier), on apprend que le lieutenant de Gagnaire depuis 42 ans, Michel Nave, a cuisiné l’ensemble des plats et ce sans “pétrole à la place du chocolat comme dans certaines publicités” (à l’exception des ortolans, remplacés par des cailles car l’espèce est menacée). Gagnaire : “Ce qui est assez déroutant, c’est la chronologie de préparation, on filme le plat fini alors que le lendemain on va tourner l’épluchage, il n’y a aucune cohérence culinaire”. Le grand chef et son bras droit sont restés six semaines du côté d’Angers pour le tournage et une équipe dédiée les aidait à aller voir les marchés de la région et les producteurs. Avant le tournage, le réalisateur a tourné plus de 20h de rushs dans le restaurant parisien de l’intéressé pour capter les gestes et filmer les produits pour montrer tout ça à ses équipes.
PIERRE GAGNAIRE AU CINÉ BIS / Gagnaire a aussi un petit rôle dans le film (un officier de bouche du prince d’Eurasie). Mais sa mission spéciale sur le film n'est pas terminée : le cuisinier 3 étoiles va partir aux Etats-Unis pour draguer les jurés des Oscars. Dans son restaurant, il proposera du 7 au 28 novembre un menu spécial Dodin Bouffant (pas d’infos supplémentaires pour le moment, si ce n'est qu'il y aura les plats du film comme le turbot poché au lait rôti dans un beurre demi-sel ou une huître à la betterave et aux vieux comté, essayez de passer un petit coup de fil au resto : 01 58 36 12 50). Ah, et si, vous voulez reproduire le pot-au-feu du film Dodin, voilà la recette de Gagnaire.
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